
Réorientation professionnelle des jeunes : quête de sens, instabilité et contrastes sectoriels
Le Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) a publié une étude le 6 mars 2025, précisant qu’un quart des jeunes de la Génération 2017 ont engagé une réorientation professionnelle dans les six premières années de leur vie active.
Ce chiffre, révélateur d’une transformation profonde du rapport à l’emploi, invite à interroger les raisons d’un phénomène présent. Pourquoi les jeunes changent-ils aussi vite et aussi souvent de voie ? Les jeunes faisant l’objet de l’étude sont sortis du système scolaire en 2017 et ont été confrontés aux crises sanitaires et économiques engendrées par la pandémie du Covid 19.
Les réorientations précoces ne peuvent se comprendre qu’en examinant l’interaction entre ces trois facteurs : personnels (aspirations, quête de sens), économiques (instabilité du marché de l’emploi, difficultés d’insertion dans le marché du travail) et sectoriels (conditions de travail, accès aux ressources de reconversion). Pour en rendre compte, nous adoptons dans cet article une approche transversale comparant plusieurs univers professionnels : le secteur tertiaire où la réorientation est plus fréquente, et le BTP (issu du secteur secondaire), où elle reste plus marginale.